DOSSIER SPÉCIAL
Économie "Bleu-Nuit"

Deuxième volet : principe de la gratuité

Introduction

Si le principe économique dit « Bleu-Nuit » repose sur celui du « vide » (voir « Économie Bleu-Nuit – Premier volet : système E42 »), à partir duquel tous les besoins peuvent être pourvus, en dehors de l’enchaînement à la balance des flux (faisant que si quelqu’un reçoit de l’argent de quelque part, c’est que quelqu’un d’autre en est alors dépourvu, ailleurs), il est un fait que l’un des corolaires fondamentaux de ce nouveau système est la gratuité ; système notamment financier mais pas uniquement, l’économie, tout comme la prospérité au sens conceptuel du terme, reposant moins sur une monnaie, quelle qu’elle soit, et moins encore de manière exclusive, que sur l’Humain qui donne corps à une civilisation, là où « civilisation » est à considérer au sens noble du terme, et non simplement pour exprimer un amoncèlement social et économique chaotique de principe qui ne tient ensemble que par l’illusion (la fiducie, la « confiance », en l’occurrence mal placée semble-t-il) ou par la force.

Néanmoins, la gratuité de l’économie dite « Bleu-Nuit » a d’autres causes comme d’autres conséquences que la gratuité appliquée de manière conditionnelle et très parcellaire au sein de l’économie de la dette. Ces deux notions de gratuité, dans l’un et l’autre contexte, ont assez peu de rapport en définitive. La gratuité doit donc, elle aussi, être redéfinie quant à son sens, ses implications et son usage, en l’occurrence extraits du contexte marketing… donc psychologique ; marketing mais pas uniquement comme nous le verrons plus loin.

La gratuité dans l'économie de la dette

Si, dans ce contexte précis où « tout se paie », on parle de gratuité et qu’en outre on l’applique de manière ciblée, c’est qu’elle représente un atout économique non négligeable, car, justement et en effet, tout se paie. Si tout se paie, l’opportunité d’échapper à l’obligation du paiement représente un pôle d’attraction pour le consommateur, un objet de séduction imparable. La gratuité n’est donc jamais gratuite. Elle a toujours un prix, et plus encore, un coût. Nous avons souvent pu constater combien certains ont exprimé le souhait de se soustraire du prix de la gratuité, préférant alors payer pour ce faire. En général, c’est souvent le but de la manœuvre : opposer le prix de la gratuité et celui du coût monétaire, lequel est censé, à terme, être moindre par rapport à celui de la gratuité.

En somme, la gratuité est toujours conditionnelle à une contrepartie non négligeable. Cette condition est en principe plus désagréable, à terme, que mettre la main au porte-monnaie, surtout si l’entreprise de séduction attachée au produit ou au service « offert » ainsi gratuitement a été menée correctement et si l’auteur de la stratégie marketing en rapport est suffisamment talentueux dans le cadre de l’exercice de sa discipline de vente. La création (pure et simple et ex-nihilo) d’un soi-disant « besoin », est un impératif en le monde du consumérisme où tout le monde étant capable de se l’offrir, a déjà tout ce qu’il lui faut, et n’a donc plus besoin de rien.

Ce qui est gratuit se révèle donc beaucoup plus cher la plupart du temps, que ce qui est vendu contre monnaie sonnante et trébuchante. Ainsi, les différentes étapes du challenge sont les suivantes. Il s’agit d’un cas général susceptible de varier beaucoup, mais la trame qui suit, et donnée à titre d’exemple, en est une bonne illustration.

  1. Le prospect n’a besoin de rien.
  2. Le marketeur (ou celle ou celui pour lequel il travaille à cet effet) crée quelque chose dont le prospect ne dispose pas et dont il n’a pas besoin (il arrive que si, par chance, mais la plupart du temps ce n’est pas le cas, restons-en donc à notre exemple, le plus représentatif de tous).
  3. Le marketeur avance des arguments de séduction conformément à des règles de manipulation psychologiques fondées sur l’émotionnel (et non la raison, surtout pas, puisque de manière raisonnable, le prospect n’a effectivement besoin de rien).
  4. Pour aider le prospect à se convaincre lui-même, parce que cette idée doit germée dans son esprit comme s’il en arrivait lui-même à la conclusion que le besoin est effectivement réel, le marketeur lui « offre » son produit ou service de manière gratuite , mais… sous conditions !
  5. Le prospect se trouve séduit par les arguments et, généralement aussi, leur répétition récurrente (possiblement jusqu’à dix fois avant que lesdits arguments se fraient favorablement un chemin dans le subconscient du prospect).
  6. Le prospect devient « client » dès lors qu’à son esprit, et en toute partialité, il lui semble que ce dont il ne disposait pas jusqu’à présent lui avait manqué, face au besoin artificiel d’en disposer, suscité par l’imaginaire, induit par les arguments du marketeur (d’où le célèbre début d’accroche : « Imaginez… »), et en résultant l’acte d’achat, du moins la transaction en rapport.
  7. Lorsque le coût de la gratuité devient gênant (limitations invalidant la pleine capacité à jouir du bien ou du service, limitation d’usage dans le temps après avoir pris l’habitude d’en user, saturation de publicités, etc.), le client se déleste alors de ce cout et paie financièrement.

Plus retors encore, puisqu’il est plus rentable de recevoir un peu moins d’argent souvent que plus d’argent une seule fois, il devient quasiment impossible d’acheter quoi que ce soit ! Il faut le « louer », jusqu’à interruption du paiement récurrent en rapport et perte de l’usufruit du bien (ou du service, ce qui, dans ce cas, peut se concevoir) en contrepartie duquel le client en a largement payé de multiple fois la valeur, alors qu’il s’en retrouve dépourvu en fin de compte s’il ne poursuit pas son paiement… à vie. Cela est d’autant plus vrai que l’argument de la vente, à savoir du paiement unique et une fois pour toutes, devient un argument marketing très attrayant pour le prospect.

Bien sûr, les choses ne sont pas présentées ainsi à la clientèle potentielle ou effective. Néanmoins, les faits sont indéniablement tels.

Gratuité et publicité

Nous nous retrouvons donc dans une alternative où des biens devenus indispensables, ne sont finalement construits que pour se faire le vecteur d’une masse inconcevable de publicités récurrentes en plus de l’usage pour lequel le bien existe, à moins de le payer un nombre conséquent de fois le prix qu’il coûterait si son prix de vente n’était pas tempéré par celui « gratuit » de la publicité, juste pour pouvoir s’en dispenser. Prenons pour simple exemple la différence commerciale entre l’iPhone et le smartphone fonctionnant sous Android. De tels outils, et globalement tout ce à quoi l’on peut accéder en ligne à titre gratuit, est saturé de publicités pour des offres souvent gratuites elles aussi, qui vont, elles-mêmes, générer de la publicité pour des offres qui le sont partiellement aussi, et cela à l’infini. Nous vivons actuellement sur la « planète Pub » où tout est prétexte à vendre n’importe quoi à n’importe qui par le biais de n’importe quel vecteur possible de communication, augmentant en outre la masse déjà considérable des déchets liés à l’économie de la destruction, pour une vie personnelle pourtant de plus en plus pauvre à tous points de vue, que ce soit à titre financier, culturel, en termes d’expérience de vie, en termes de joie, en termes de tout ! Actuellement, la publicité est le prix de la gratuité, lorsque des gens n’achètent pas eux-mêmes des produits ostensiblement estampillés d’une marque, ayant donc payé pour se faire influencer par elle : du pur prodige marketing, et une légère dose de bien agréable masochisme, vu sous un certain angle.

Android: première plateforme de pub aux USA

La publicité, et de manière plus vaste, les stratégies marketing, ont pris la gratuité en otage, et la surexploitent jusqu’à ce qu’elle finisse par ne plus rien signifier pour quiconque, du moins ne plus rien signifier de bon, au point que tout le monde finira par s’en méfier, ce qui est déjà un cas fréquemment rencontré (« qu’est-ce que ça cache ? », « c’est louche », etc.). CQFD !

Le plus triste est que la logique de la « gratuité à gage » n’est pas uniquement appliquée dans le cadre commercial. Les individus ont tellement pris l’habitude de ce principe d’échanges, qu’ils se comportent entre eux de la manière, se vendant mutuellement leurs services, leurs compliments, leurs gentillesses, leurs amitiés, leurs soutiens familiaux, absolument tout, sans même s’en apercevoir, dans une logique de pactes sans fin, exigeant les remboursements de la part des uns et des autres enchaînés à la dette de la bonté humaine intéressée, et tout cela, une fois encore, en pleine inconscience la plupart du temps, considérant ce type de relations humaines comme relevant de la plus parfaite normalité, allant jusqu’à nier l’évidence lorsqu’on la leur présente, ou même lorsqu’on la leur démontre. Nous ne nous étendrons pas davantage sur cette vision des choses qui sort un peu du cadre de l’objet du présent document, bien qu’elle en soit un corollaire direct, alors que nous pourrions, seulement pour l’illustration des propos qui précèdent, évoquer tous les changements comportementaux de la part de gens envers d’autres qu’ils estiment, à tort ou à raison, leur être redevables pour telle ou autre raison.

Ce ne sont pas dans les moments de confort et de commodité que le caractère d'un individu est mis à l'épreuve, mais dans les situations difficiles et tendues.

Les épreuves sont les révélateurs ultimes de la véritable essence des êtres humains, transformant les plus humbles en héros et les plus faibles en tyrans.

Les périodes de chaos sont des miroirs déformants qui révèlent la nature authentique des individus, où ceux qui semblaient ordinaires peuvent se hisser au rang de héros ou sombrer dans la cruauté la plus noire.

Si l’épiphénomène sus-cité est directement en lien avec des grands fondamentaux du système économique actuel qui repose sur la croissance éponyme, assortie de celle de la dette et de la destruction, il est logique que les besoins de l’Être Humain passent au second plan, voire à un plan plus éloigné encore. Malheureusement pour lui, ce n’est pas le citoyen lambda qui décide des règles économiques à appliquer au monde, lequel est, pourtant, quasi intégralement dominé par le système de la démocratie, paraît-il, et dans l’exercice de laquelle le pouvoir est censé revenir audit citoyen lambda, auquel n’est généreusement accordé que le droit de voter pour un individu, par nature corruptible, qui exercera, au nom dudit citoyen lambda, une forme de pouvoir à son détriment. Le réel problème de la situation peut être mis en lumière sous l’angle du fait que ceux qui décident réellement du sort du monde des Hommes sont aussi ceux auxquels profite ce système et qui n’ont jamais été élus… démocratiquement. C’est la raison pour laquelle le système, par ces derniers, est savamment entretenu année après année, bien qu’il appauvrisse de plus en plus les pauvres, et enrichisse de plus en plus les riches, sans que la masse incommensurable des « pauvres » ait le moindre pouvoir de s’y opposer… toujours en pleine démocratie. C’est aussi la raison qui nous fait avancer que cette soi-disant démocratie est en réalité une ploutocratie parfaitement évidente, tout juste grimée du fard de la fatalité, mais placée sous diktat bancaire, puisque chacun étant soumis au pouvoir de l’argent, chacun l’est aussi de celui des banquiers, lesquels ont travaillé durant des siècles, c’est historique et vérifiable, à asseoir ce pouvoir et y soumettre les États comme les très grandes entreprises et industries, surtout, puisqu’elles sont le moteur de l’économie, par l’entretien de la dette… et de la destruction qui est son corolaire inévitable. C’est, enfin, la raison pour laquelle les solutions aux « grands problèmes de civilisation » ne peuvent se trouver au sein du système puisqu’il est lui-même entretenu ainsi, dans l’exercice même de sa définition structurelle.

Nul ne peut trouver de solution au problème d’un système lorsque le système est le problème.

Dans cette logique, prétendre que les hommes puissants, qui travaillent à l’accroissement de leurs profits, travaillent (aussi) au bien collectif, est une pure utopie ; les deux intérêts ne pouvant définitivement pas se conjuguer, ni même converger. Tous les professionnels concernés le savent, jusqu’aux étudiants en sciences économiques. Même en répéter l’allégation des millions de fois, plaçant les grands industriels au pinacle de la société en tant que les chantres de la prospérité d’un pays, ne changera rien au fait qu’il est factuellement vérifiable que ce n’est pas le cas (du moins sous tout autre angle de vue que strictement politique et statistique). Chacun pourra éventuellement et tout au plus y croire puisqu’on le lui serinera au besoin, mais envers et contre la preuve flagrante du contraire, au quotidien, et pour tout un chacun que ce que le système appelle : « la masse » ; c’est-à-dire, vous (tous), en l’occurrence. Mais en définitive, que l’individu lambda ne se pose même la question, au vu des difficultés quotidiennes de tout un chacun au sein d’un système rendu de plus en plus complexe à gérer pour tous, est ce qui est recherché par ce dernier. Personne, en outre, n’est éduqué en ces matières, lesquelles sont rendues tellement complexes qu’elles découragent la plupart des gens, alors que la vulgarisation de ces disciplines n’est même jamais envisagée, laissant tout un chacun dans la plus pure incompréhension de ses arcanes, ou même de ses principes de base. Tenir les populations éloignées de ces considérations permet au système de la dette de n’être jamais pris en défaut, ni contesté valablement (les opinions diverses et variés des différents courants politiques étant là pour jouer ce rôle au nom du peuple), ni même et encore moins remplacé, ce qui, à présent à tort, est réputé être impossible.

Effet de contradiction

Il faut comprendre que l’économie actuelle de la destruction aurait parfaitement les moyens d’assurer différemment la perpétuation de la civilisation humaine, qu’en la maintenant esclave de la dette. La seule raison pour laquelle le système de la dette combat cette alternative, est de pouvoir maintenir sous son emprise ces mêmes peuples et individus, car il s’agit là de la condition sine qua non à la perpétuation, aussi, du pouvoir de l’argent, exercé par ceux qui en jouissent au détriment des autres. La seule contrepartie nécessaire à l’équilibre de quelques immenses fortunes, afin d’éviter que ne se rompe cet équilibre, est l’entretien de l’extrême pauvreté de milliards d’individus exclus de cette réalité-là. Ils sont essentiels à ces immenses fortunes en tant que ce qu’ils sont et en l’état, en tant que ce qu’ils font, en tant que les micro-rouages de la réalité économique globale. Il est évident que ceux qui en profitent ne tiennent que très peu à se départir de cette possibilité et du pouvoir qu’elle confère, mettez-vous à leur place.

Que feriez-vous, vous-même, à la leur?

Bien sûr, mettre en évidence cette réalité implique que soient exprimés des propos qui pourraient laisser à penser que tous les hommes puissants en ce monde, et plus encore les grandes familles dynastiques qui le sont davantage encore, puissent ne pas être obligatoirement animés de la plus profonde bienveillance qui soit. Ce n’est pas ce que nous avançons cependant. Nous nous contentons d’admettre que ce puisse ne pas être impossible, et que, pour éviter d’être trop facilement pointés du doigt face à cette alternative, les concernés aient généralisé l’usage récurrent du terme « complotisme » pour désigner ceux qui seraient tentés de réfuter l’évidence.

Parenthèse

Personne n’a envie de vivre en enfer. Et quiconque viendrait démontrer que c’est pourtant bien le cas, serait vite combattu par tous les autres qui souhaiteraient plus que tout se soustraire à la prise de conscience en rapport. C’est humain. Mais c’est aussi à très haut risque. Enfouir sa tête dans le sable n’a jamais éviter à quiconque le prix du danger.

L’adage populaire dit qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois. Si tout un chacun en ce monde est à ce point servile face à l’argent et au pouvoir indécent qu’il confère, comme et surtout face à ceux qui le détiennent (même de la part des plus grandes fortunes du monde car à peu de choses près, il y a toujours plus riche que soi), on ne peut servir non plus d’autres causes. Car pour faire à ce point d’argent qu’on en retire un pouvoir réel sur le monde, il faut que cet argent manque ailleurs puisque dans l’économie de la destruction, on ne le crée pas sans endetter quelqu’un, ce que rappelle chaque billet de banque au monde. En effet, chacun d’eux a été imprimé sur base d’une portion de la dette que quelqu’un a contracté… et qu’il sera peut-être incapable de rembourser sur base de l’insolvabilité de l’équation faisant entrer la constante de la notion d’intérêts associés aux emprunts. Rembourser plus d’argent que le système ne peut en produire est une impossibilité mathématique ne pouvant conduire le monde et la civilisation humaine, à terme, qu’à l’effondrement, à moins bien sûr qu’un nouveau système s’y substitue, ou qu’une guerre impliquant tous les pays du monde ne vienne sauver la mise… par la destruction, comme l’économie éponyme le prévoit d’ailleurs, seule alternative possible à sa perpétuation sur le long terme.

Pour en revenir au cœur du sujet, la masse monétaire est ce qu’elle est. Elle augmente ou diminue, elle fluctue constamment, soit, mais jamais dans le sens d’enrichir les pauvres en appauvrissant les riches. Jamais. Soit c’est un hasard, auquel cas le système est déficient et il faut en changer, soit c’est intentionnel, auquel cas le système est également déficient pour des raisons différentes, et il faut également en changer.

Si, à l’inverse, un système, pensé de manière bienveillante et saine, génère un pouvoir économique « à partir de rien », comme le fait le système de la dette, mais SANS la dette, alors personne ne se trouvera plus endetté du fait que quiconque se soit enrichi, bien que les lois balisant les conditions dans lesquelles l’économie « Bleu-Nuit » doive s’appliquer, implique l’impossibilité factuelle que ne renaisse la notion de « grande fortune », attribuée au statut « d’ultra-riche », alors qu’à ce jour, certaines fortunes personnelles dépassent le PIB de certains pays.

La gratuité dans l'économie "Bleu-Nuit"

A contrario de cette vision dystopique qui fait pourtant bel et bien le quotidien de chacun et faisant se ruer le monde vers l’effondrement inévitable, la gratuité, telle que considérée dans le système E42, repose entièrement sur la satisfaction des besoins fondamentaux de l’Être Humain (d’où notre attachement à la Pyramide de Maslow), sans attente de la moindre contrepartie de la part de quiconque, ni assortie de quelque entreprise de séduction que ce soit, envers qui que ce soit.

Ainsi, en plaçant l’Être Humain au centre de l’équation, plutôt qu’y placer l’argent, la rentabilité et le profit, tous les paramètres de la grande équation du monde s’en trouvent dès lors modifiés. Mais cela implique deux choses sans lesquelles l’échec est assuré, comme il est assuré à l’économie de la destruction, sans l’illusion de la démocratie distillée sans cesse auprès de tous les peuples du monde.

Pour fonctionner, l’économie « Bleu-Nuit » a deux besoins fondamentaux :

  1. La gratuité appliquée à la plus vaste échelle possible afin d’assurer, comme toute civilisation digne de ce nom le devrait, les besoins fondamentaux de l’Être Humain, n’ayant dès lors plus besoin de payer pour obtenir le droit précaire de survivre, sans garantie relative à la pérennité de cette contrepartie.
  2. L’évolution suffisante de la conscience collective de l’Humanité afin de percevoir la pertinence d’un changement de paradigme économique, et plus encore, civilisationnel.

En effet, dans l’antiquité jusqu’au Moyen-Âge, il aurait été impossible de plaider la cause de la cessation des guerres, alors que certains peuples étaient encore expansionnistes et avait besoin, au moins leur semblait-il sincèrement, d’assoir leur position et de conquérir des terres nouvelles afin de prospérer au détriment des autochtones.

Cette seule évocation, transposée au contexte économique et financier actuel, montre à quel point le monde contemporain n’est qu’un Moyen-Âge économique, qu’il est plus que temps de faire évoluer pour éviter une destruction globale, à court terme désormais. En effet, l’expansionnisme économique, asseoir ses positions en tant qu’acteur économique, conquérir de nouveaux marchés et prospérer au détriment des concurrents comme de la planète, sont des réalités tristement contemporaines ne connaissant encore aucune alternative tierce, si ce n’est le modèle que propose Global Progress.

Lien entre l’économie "Bleu-Nuit" et la gratuité inconditionnelle

Un esprit non éclairé pourrait être tenté de reprocher aux auteurs de cette économique nouvelle de vouloir profiter à titre personnel de ce « pouvoir financier infini » (ou presque). Ça, c’est ce que font déjà les architectes de l’économie de la dette. Là où cet argument, inspiré uniquement de la peur (légitime) que ne se reproduisent les abus du passé, peut être pris en défaut, c’est dans la seule volonté qui préside à cette nouvelle économie, à savoir de travailler sans relâche à l’accomplissement des peuples et des individus. En effet, le seul moyen d’y parvenir, c’est de DONNER aux peuples et aux individus ce qui leur est nécessaire, afin de leur permettre de travailler à leur propre accomplissement (dernier étage de la Pyramide de Maslow) plutôt qu’à leur survie (ce que font les animaux) ce qui serait le signe indubitable d’une véritable preuve d’évolution, bien davantage que le simple fait de disposer d’un smartphone ou d’un compte Instagram. Et lorsque nous parlons de « DONNER », il s’agit bien de donner, d’une part sans contrepartie, et d’autre part, sans arrière-pensée visant à « vendre » ou « louer » quoi que ce soit, comme de quoi se loger, de quoi manger, de quoi assurer sa propre salubrité physique, un emploi, un plaisir, sa propre dignité, etc.

Cette alternative, spécifique à l’économie « Bleu-Nuit », serait cependant impossible dans le système actuel, même de la part de la personne la plus puissante et la mieux disposée du monde à cet égard. Rappelons que le seul et unique objectif de la civilisation encore actuelle est le profit, quoi qu’il en coûte. Quiconque ne se conforme pas, à la mesure de ses propres moyens, à cet objectif, est obligatoirement condamné à disparaître. C’est systémique.

Les conditions essentielles

Pour qu’une société humaine évoluée puisse évoluer davantage encore, s’accomplir et se dépasser tels que l’envisagent certains scénarios de science-fiction, elle doit être heureuse, ou, a minima, épanouie. Pour ce faire, ses besoins primordiaux doivent être couverts et comblés, car l’Être Humain n’est plus censé en être au stade animal qui cherche en permanence à se nourrir et à se loger, comme à se reproduire et à se protéger des agressions. Bien sûr, la démarche est différente, mais la similitude entre les préoccupations animales et la base des préoccupations actuelles de l’Être Humain le plus couramment rencontré sur Terre, n’est-elle pas frappante ?

Pour que les besoins fondamentaux de l’Être Humain soient comblés, il doit s’agir de la priorité absolue du système de gouvernance qui supervise l’organisation globale de ladite civilisation. Et pour fournir la satisfaction de ces besoins authentiques (et non ceux créés artificiellement par les démarchent commerciales constantes au point que nous avons tous fini par les trouver « normales ») la prodigalité et la gratuité doivent présider à l’organisation économique et financière d’une telle civilisation.

Quand bien même, dans le contexte du système E42, quiconque, supposément tenté d’en profiter pour lui-même, parviendrait-il à le faire en effet, il ne pourrait nuire à quiconque puisque ce dont il disposerait ne serait jamais retiré à quiconque d’autre, faisant que personne n’en pâtirait pour autant, quand bien même sa malversation lui serait-elle durement reprochée et condamnée. Personne ne serait endetté ni ne subirait à son désavantage, comme c’est le cas actuellement, l’effet de flux de la masse monétaire, des plus pauvres vers les plus riches. A seul titre d’exemple concret, une telle gouvernance n’aurait plus besoin de racketter la population sous prétexte d’impôts dont détourner partiellement les fonds comme le font tous les grands serviteurs du système en poste à des places de pouvoir politique qui le leur permettent, puisque l’argent nécessaire à la couverture des besoins collectifs (infrastructures et services publiques) et individuels (versement inconditionnel d’une somme fixe d’argent, chaque mois, à tout individu majeur jusqu’à sa mort avec gratuité inconditionnelle de la nourriture saine et équilibré, de l’eau, de l’énergie, du logement, de l’éducation et de la santé) sera issu du… « vide », tout comme l’électricité obtenue au moyen de la technologie brevetée par Nikola Tesla. Aucun phénomène de balance susceptible de causer une inflation due à la variation des intérêts directeurs, ne pourrait plus avoir lieu, là où la seule et unique conséquence, à l’échelle globale, serait, à très long terme, la perte de la nécessité de l’emploi de l’argent… grâce à l’évolution de la conscience collective qui parviendrait, pour la première fois de son histoire, à intégrer cette révolution dans le principe même de la notion d’échange entre individus et groupes d’individus, telle que la plus puissante des IA aujourd’hui a pu le démontrer sur base de centaines de millions de variables.

La gratuité est un inconditionnel impératif pour l’entretien et la prospérité d’une civilisation évoluée. Encore faut-il que les populations ne se montrent pas méfiantes face à une telle alternative, dû à la désastreuse habitude prise par tout un chacun face aux clauses plus ou moins bien cachées derrière le concept actuel de gratuité. Mais peut-être devrions-nous parler du concept de gratuité du passé, face à celle, claire et saine, du présent, dans la mesure où cette possibilité existe pleinement.

Conclusion

Changer de système ne suffit pas. L’évolution de la conscience seule peut présider à celle d’une civilisation. La sagesse extrême-orientale clame depuis des millénaires que les changements sont intérieurs d’abord, puis se reflètent, ensuite, sur le monde extérieur. Le fait que cette solution unique, tant à titre technique qu’historique, que représente l’économie « Bleu-Nuit », et que cette nouvelle définition de la civilisation humaine, existent bel et bien de manière fonctionnelle et qu’elles aient pu être seulement envisagées, témoigne indubitablement du fait que les peuples et les individus sont majoritairement prêts à passer le cap, à changer de monde, le leur, même s’ils l’ignorent encore.

Pour notre part, nous nous sommes donnés pour mission de le leur apprendre au besoin.

Télécharger le texte de cette page

VERSION FRANCAISE
PDF - 243 Ko - Free from virus and malware.

Retour en haut